L’appel à témoignages ciblé à destination des adultes ayant été victimes de violences sexuelles dans leur enfance et qui se trouvent être en situation de précarité

A l’occasion de la journée mondiale du refus de la misère, qui a eu lieu ce lundi 17 octobre, la Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (CIIVISE) et plusieurs acteurs associatifs de la solidarité se mobilisent pour donner la parole aux personnes ayant été victimes de violences sexuelles dans leur enfance et qui se trouvent être en situation de précarité.

Si les violences sexuelles faites aux enfants n’épargnent aucun milieu social, les victimes ont un risque de se retrouver en situation de précarité ou d’exclusion sociale multiplié par trois par rapport à la population générale [1] : longues périodes d’inactivité ou de chômage, hospitalisations longue durée en hôpital psychiatrique notamment.

Une victime de violences sexuelles sur dix parmi celles qui sont confrontées à des périodes de précarité et d’exclusion s’est retrouvée à la rue [2]. En particulier, les violences sexuelles incestueuses peuvent conduire les victimes à quitter leur foyer pour fuir leur famille.

Ce constat, partagé par les associations de terrain, amène aujourd’hui la CIIVISE – chargée de recueillir, au nom de la société et à l’attention des pouvoirs publics, la parole des adultes ayant été victimes de violences sexuelles dans leur enfance – à s’associer aux acteurs associatifs de la solidarité pour faire connaître son appel à témoignages auprès des personnes qu’ils accompagnent, ainsi que des travailleurs sociaux, qui seront progressivement formés à cet effet.

En une année, 16 414 témoignages ont d’ores-et-déjà été recueillis par téléphone, par écrit, sur le questionnaire en ligne de la commission, en audition individuelle ou dans les réunions publiques organisées chaque mois dans une ville de France.

C’est un mouvement d’une ampleur exceptionnelle qui montre à quel point cet espace était nécessaire. La CIIVISE et trois grands acteurs associatifs de la solidarité partagent l’objectif commun d’élargir cet espace de parole et de construire une culture de la protection pour tous les enfants.

[1] Mémoire traumatique et victimologie, Impact des violences sexuelles de l’enfance à l’âge adulte (2015)

[2] Idem

Liste des signataires :